Lorsque j’étais petite fille, je m’amusais à regarder les femmes, avec leurs formes harmonieuses, sexy, juchées sur des talons hauts, avec un panier de courses dans une main et l’enfant qu’elle tenait fermement dans l’autre et je me disais : « Waouh moi aussi quand je serai plus grande, j’aimerai être comme ces femmes ». Et puis les années ont passé et j’ai grandi. Mais, comment se sentir femme sans être passée par la case maman ?
Avant de devenir femme nous naissons petite fille et allons chercher autour de nous des femmes inspirantes, sur lesquelles nous pouvons nous projeter quand nous serons grandes, plus tard.
Mon premier modèle féminin était évidemment ma mère. Ma mère était une femme très féminine, qui savait se mettre en valeur mais est-ce pour cela qu’elle m’a transmis ce que cela voulait dire « être un femme » ou les valeurs du féminin ?
Il y a une différence entre féminin et féminité.
En effet, pour moi la féminité a trait à tout ce qui est de l’ordre de l’apparence : la silhouette corporelle, le mode vestimentaire, maquillage, bijoux… ce qui est, me semble t-il très diffèrent du féminin. La féminité peut se transmettre de mère en fille si la mère est féminine sinon la fille l’apprendra en prenant un autre modèle de femme qu’elle trouvera inspirante.
Le féminin se définit comme ci-après : « Qui est propre et particulier à la femme ».
Ce terme désigne les qualités de la femme à la différence du masculin. Cela englobe les qualités intérieures comme l’accueil, l’écoute, la réceptivité, l’intuition, la sensibilité, la douceur, le raffinement, la tendresse… On peut aussi parler de la polarité Yin chez la femme ou chez l’homme.
Des qualités que la femme va pouvoir développer si elle se sent suffisamment en sécurité dans sa vie actuelle, c’est-à-dire si son côté masculin, sa structure, son cadre intérieur est bien posé pour permettre au féminin d’émerger et de prendre sa place. Ces dites qualités ne sont d’ailleurs pas réservées qu’aux femmes, les hommes ont aussi une polarité féminine, il ne tient qu’à eux d’oser la dévoiler et la vivre pleinement.
Nous sommes nés dans un pays où règne la culture de la famille, à partir du moment où une femme se marie, il est attendu de sa part qu’elle fasse des enfants, et ceci dans les 5 ans qui suivent le mariage.
C’est à ce moment que le bât blesse, car en l’état, ici peuvent se présenter plusieurs scénarios :
1. La femme n’est pas encore prête à enfanter mais elle sent une espèce de pression extérieure, sociale, qui lui signifie que ce serait bien qu’elle ait un enfant. Comme si implicitement c’était le rôle de la femme pour continuer la tradition, la lignée.
2. La femme ne désire pas avoir d’enfant car elle trouve que le monde dans lequel elle vit est trop difficile et ne veut pas prendre la responsabilité de donner la vie à un petit être. Car donner la vie, c’est donner la mort.
3. Enfin, la femme a très envie d’avoir un enfant mais, à cause de différents éléments, blocages : stress, angoisse, infertilité, contrat inconscient posé, fardeau de la lignée… Elle n’y arrive pas.
Quel que soit le scénario, à partir du moment où une femme est en âge de procréer, elle sent cette pression sociale venir subtilement à ses oreilles et se déposer sur ses épaules. La seule réponse au monde, pour ne pas décevoir, est de procréer.
Mon avis : je lance un appel aux femmes et les mets en garde contre toutes les phrases assassines qu’elles peuvent murmurer ou dénoncer comme : « Mais, tu n’as pas d’enfant ? ; Qu’attends-tu ? ; Tu es égoïste ; Tu ne penses qu’à toi ; C’est ton mari qui ne peut pas ou peut-être toi, as-tu consulté ?… »
Si vous saviez mesdames à quel point ce genre de phrases est amer, incisif pour la personne qui les reçoit. Et que cette même personne aurait envie de vous répondre : « Mais si tu savais … ».
Avant d’être et de me sentir femme, je suis la fille de « Monsieur & Madame Dupont », puis, je deviens la femme de « Monsieur Michut » et ensuite la mère de « Camille » ou d’« Elliot ».
Savez-vous que la plupart des femmes ne savent pas qui elles sont ?
C’est un travail que j’opère en cabinet. J’aime jouer avec mes clientes à cet exercice du « Qui je suis ? ». Il consiste à échanger en binôme. Je demande à ma cliente qui elle est, à elle de me répondre ce qui lui vient.
Souvent, au bout de 2 ou 3 réponses, elles sont à cours d’imagination et se sentent mal à l’aise. C’est là que le travail commence. Il s’agit de partir en quête avec la personne, cette femme qui est là, devant moi, pour aller découvrir qui elle est : ses 1 000 visages, ses ombres, ses lumières, ses dons, ses talents, ses besoins, ses désirs mais aussi sa singularité, ses valeurs, ses croyances.
C’est un travail à la fois riche et très intime qui se fait au rythme de la personne, pour qu’elle se sente en confiance et qu’elle puisse accueillir la femme qui naît sous ses yeux. C’est ainsi que la femme peut toucher à sa puissance en connaissant les parts qui la composent. Au fur et à mesure de ce processus la femme se découvre et commence à s’accueillir, à s’apprécier et même à s’aimer.
Le sujet n’est donc pas « comment se sentir femme sans passer par la case maman », mais quelle femme je suis au fond et comment vais-je la rencontrer ?
Tout ce que j’ai posé plus haut peut se rapporter aussi bien à un homme qu’à une femme, mais, en absence d’enfant dans un couple, c’est toujours la femme que l’on essaye de “piéger”. En avançant dans l’âge, on réalise souvent que c’est ça, la liberté d’un être humain : s’affranchir des attentes et des diktats de la société. Oser faire ses propres choix et les assumer.
Oser être soi, oser dire qu’on est malheureux.se de ne pas avoir d’enfant ou l’accepter et être libre d’être heureux.se envers et contre tout, avec ou sans enfant. Tout est possible pour chacun.
Et si notre but était tout simplement de devenir un être humain épanoui ?